Depuis plusieurs mois, une série de rumeurs et de témoignages circule sur les cas de harcèlement, sexuel ou moral, dans le secteur du jeu vidéo. À ce sujet, plusieurs sociétés ont été désignées, dont Ubisoft, l’un des premiers mondiaux du secteur et le champion en France dans le domaine.
Après avoir été indexée plusieurs fois sur Twitter, la société a fini par admettre que son service de management que les internautes qualifient surtout de toxique est à refaire. Face aux différentes allégations, on se demande bien par quels moyens l’entreprise pourra gérer la situation pour se tirer d’affaire. D’ailleurs, l’histoire devient de plus en plus compliquée lorsqu’on sait que les racines de la crise sont tellement profondes à un point qu’elles touchent à la culture même du secteur du jeu vidéo.
En effet, depuis qu’il est possible de jouer les jeux en ligne, et qu’il est désormais possible à un tiers de se mesurer à n’importe quel concurrent dans le monde (alors que ce même jeu peut être visionné par tous les amateurs qui le souhaitent), des témoignages peu agréables sont couramment reportés sur les comportements des joueurs masculins, à l’endroit de leurs homologues féminines.
Le dimanche 12 juillet 2020, la société a annoncé plusieurs changements concernant la gestion de sa direction. Ces différentes mesures font partie intégrante du travail de réorganisation mené par la société pour renforcer et améliorer sa culture d’entreprise.
Ainsi, c’est après avoir fait un examen rigoureux de cette crise que la société a décidé d’envisager le départ de certaines têtes de sa direction. Une décision qui a été prise en réponse aux différentes accusations de harcèlement, de comportements inappropriés et de mauvaise conduite.
C’est d’ailleurs dans ce sens que Serge Hascoët a décidé de démissionner avec effet immédiat de son poste de Chef Creative Officer. Désormais, ce rôle sera assumé dans l’intérim par le PDG d’Ubisoft, Yves Guillemot. Ce dernier se chargera de veiller personnellement à la réorganisation complète du mode de fonctionnement des équipes créatives durant la période de crise.
Ensuite, ce sera au tour du patron des studios canadiens d’Ubisoft, Yannis Mallat, de décider de quitter ses fonctions ainsi que la société avec effet immédiat. Cette décision est justifiée par les allégations faites récemment à l’endroit de plusieurs salariés de la structure qu’il dirige au Canada.
De même, le responsable des ressources humaines, Cécile Cornet a également choisi de déposer sa démission dans l’intérêt de l’unité du groupe.
D’après le patron d’Ubisoft, l’entreprise n’a pas été en mesure de garantir un environnement de travail sûr et inclusif à ses partenaires. Il a ajouté que tous ces comportements toxiques sont en contradiction totale avec les valeurs avec lesquelles il n’a jamais transigé et qu’il regrette sincèrement la conduite de ses partenaires.
Avant de terminer sa déclaration, le CEO de la société a aussi rappelé qu’il est déterminé plus que jamais à opérer tous les changements nécessaires, afin d’améliorer et de renforcer la culture d’entreprise d’Ubisoft.